Romarin
(Redirigé depuis Herbe aux couronnes)
Nom de la plante
Dénomination latine internationale
- Nouveau nom officialisé en 2017 : Salvia rosmarinus Schleid. [3]
Famille botanique
Lamiaceae
Description et habitat
- Arbrisseau touffu persistant, à feuilles vert foncé sessiles, linéaires et coriaces, à odeur aromatique caractéristique (camphrée, imitant l'odeur de l'encens)
- Inflorescences de fleurs bleu pâle ou lilas clair maculées de taches violettes
- Très polymorphe, il existe plusieurs chémotypes selon l'origine géographique :
- Chémotype à camphre surtout originaire de France et d'Espagne
- Chémotype à verbénone et acétate de bornyle originaire de Corse
- Chémotype à 1,8-cinéole et alpha-pinène originaire du Maroc et de Tunisie
Histoire et tradition
- Introduite dans les jardins de plantes médicinales du Moyen-Âge
- Emblème du triomphe chez les Grecs et Romains
- Le romarin est l’une des grandes plantes préventives et protectrices (comme beaucoup de végétaux de la famille des Labiées)
- Espèces vulnéraires ou “thé suisse” du Codex de 1949 : feuilles et sommités d’absinthe, bétoine, calament, germandrée, hysope, lierre terrestre, origan, pervenche, romarin, sauge officinale, scolopendre, scordium, thym, véronique ; fleurs d’arnica, pied de chat, tussilage ; à parties égales
Parties utilisées
- Sommité fleurie
- Huile essentielle de sommités fleuries
Formes galéniques disponibles
- Teinture-mère de rameau fleuri
- Macérat glycériné de jeune pousse
- Tisanes
- Huile essentielle
Dosages usuels
Composition
Composants principaux de la plante
- Huile essentielle (1 à 2,5 %)
- Flavones méthylées : genkwanine, lutéoline, diosmétine, apigénine, isoscutellaréine-7-O-glucoside
- Acides phénols : acide rosmarinique appelé aussi "tanin des Labiées"
- Diterpènes phénoliques tricycliques : rosmaridiphénol, acide carnosolique (= acide carnosique), rosmadial, (carnosol = picrosalvine, rosmanol)
- Polysaccharides acides (6 %)
- Triterpènes et stéroïdes : acide oléanolique, dérivés de l’acide ursolique
Composants principaux des bourgeons ou jeunes pousses
- Hydrocarbures monoterpéniques, bornéol, acétate de bornyle, terpinéol, terpinène-4-ol plus abondants dans les jeunes feuilles que dans les feuilles adultes, peu de camphre et de verbénone dont les quantités augmentent régulièrement en fonction de la croissance des feuilles [1], acide rosmarinique, de concentration plus importante en revanche dans les extraits aqueux de jeunes pousses [2]
- Trois grandes classes de composés sont communs à tous les macérats de bourgeons : nucléosides, acides phénoliques, flavonoïdes glycosylés [3]
Composants principaux de l'huile essentielle
- Trois chémotypes :
- 1) Chémotype à camphre (30 %), 1,8-cinéole (15-30 %), alpha-pinène (25 %), bornéol libre et estérifié (1 à 5 %), alpha-terpinéol (12 à 24 %), limonène, camphène, béta-pinène, béta-caryophyllène, myrcène, etc
- 2) Chémotype à 1,8-cinéole 45 %, camphre 8 %, alpha-pinène (10 %), béta-pinène 8 %, béta-caryophyllène (3 %)
- 3) Chémotype à verbénone 7 - 15 % et acétate de bornyle 10 %, alpha-pinène 15 - 40 %, 1,8-cinéole, camphre
Propriétés
Propriétés de la plante
- Cholérétique et cholagogue, carminatif, stimulation des sécrétions digestives, antiulcéreux (extraits hydro-alcooliques [4]
- Protection de l’hépatocyte vis-à-vis de la peroxydation et des toxiques par extraits aqueux et hydro-alcooliques, diterpènes : rosmanol et carnosol [5], [6], [7]
- L'expérimentation de l'extrait de romarin sur des hépatocytes en culture a mis en évidence une action protectrice à l'égard des effets peroxydants de l'hydroperoxyde de tert-butyle
- L’effet de la jeune pousse est supérieur à celui de la feuille adulte [8]
- Néphroprotecteur [9]
- Actions pharmacologiques démontrées : relaxation des muscles lisses bronchiques et intestinaux, effet anti-inflammatoire par réduction des leucotriènes et augmentation de la production de PGE2, inhibition du complément et de la peroxydation lipidique, prévention de la cancérogénicité liée à la formation d'adduits d'ADN [10]
- Neuroprotecteur [11]
- Le carnosol protège les cellules noires dopaminergiques cérébrales (5) et l’acide carnosique augmente la synthèse du nerve growth factor NGF [12]
- Le carnosol protège les neurones dopaminergiques [13]
- Diurétique, tonique et stimulant
- Tonicardiaque (acide oléanolique, acide ursolique), inhibition de la peroxydation lipidique [14]
- Antalgique, comme de nombreuses plantes de la famille des Lamiaceae [15]
- Spasmolytique par son huile essentielle
- Anti-inflammatoire [16]
- L’acide rosmarinique est anti-inflammatoire in vitro et présente une activité anti-oxydante marquée, également par les diterpènes et flavones [17]
- Anticonvulsivant (doit dépendre de la dose)
- L’inhalation entraine une hyperactivité
- Antiviral [18] (le carnosol est antiviral)
- Augmentation de l’activité antibactérienne des antibiotiques et diminution des résistances [19], activité in vitro anti-Helicobacter pylori [20]
- Potentialités antiacnéiques (diminue l'inflammation induite par Propionibacterium acnes) [21]
- Activité antioxydante [22], [23] (carnosol, acide carnosique), intéressante dans les cancers (prostate) [24]
- L'activité antioxydante puissante a retenu l'attention des industriels de l'agroalimentaire ; liée en partie à l'acide rosmarinique, elle est surtout due aux 0-diphénols diterpéniques (acide carnosique) dont l'efficacité a été évaluée sur différents modèles et jugée suffisante (≥ à celle du BHT) pour que des extraits soient commercialisés (France, Etats-Unis, Allemagne)
- Les extraits de romarin sont des antioxydants primaires, agissant comme donneurs de protons lors de la formation de radicaux libres. Ils retardent significativement l'oxydation des graisses dans les systèmes lipidiques et les systèmes alimentaires
- Inhibiteur de la glycation des protéines [25]
- Effet anti-prolifératif [26]
- Les constituants principaux de l'extrait de Rosmarinus officinalis sont une huile essentielle à camphre (15 à 25 %), 1,8-cinéole (15 à 30 %), alpha-pinène (25 %) et bornéol, libre et estérifié, des composés phénoliques représentés par une douzaine de flavonoïdes à génines méthylées et par des acides phénols, notamment l'acide rosmarinique.
Propriétés du bourgeon
- Hépatoprotecteur, d’après Fleurentin, les jeunes pousses de romarin sont plus actives dans la protection hépatique que les préparations de plante adulte [27]
- Cholagogue et cholérétique, diurétique [28]
- Pour Pol Henry allergie hépatodigestive [29]
Propriétés de l'huile essentielle
- Anti-inflammatoire par inhibition de la migration leucocytaire [30] et antalgique [31]
- Antimicrobienne [32]
- Antibactérienne, antifongique, diminue la résistance de Escherichia coli aux antibiotiques et de Candida albicans aux antifongiques [33]
- Effet agoniste sur les récepteurs adrénergiques alpha-1 et alpha-2, ce qui entraine une diminution de la sécrétion et des effets des catécholamines sur les vaisseaux [34]
- L'huile essentielle de Rosmarinus officinalis, ct cinéole en application topique possède un effet vasodilatateur et réchauffant qui contribue à améliorer le phénomène de Raynaud [35], augmente la perception de chaleur chez les patients atteints du phénomène de Raynaud lié à une sclérodermie systémique, sans augmenter la température cutanée mesurée par thermographie infrarouge [36]
- Antioxydante et protectrice de l'ADN [37]
- Neurotoxique (camphre) mais hépatoprotectrice à faible dose [38], [39] si le camphre n'est pas supérieur à 10-15 %
- Expectorante, antiseptique pulmonaire (chémotype à 1,8-cinéole surtout)
- L'inhalation de l'HE (chémotype à 1,8-cinéole) améliore les capacités de mémorisation [40], [41]
- Indications plus spécifiques des différents chémotypes :
- Chémotype à camphre : antalgique [42], relaxante des muscles lisses et striés en usage externe, légèrement anesthésiante, spasmolytique
- Chémotype à verbénone et acétate de bornyle : lipolytique et hépatoprotectrice à faible dose
- Chémotype à 1,8-cinéole et alpha-pinène : expectorante, antiseptique pulmonaire, révulsive
Indications
Indications de la plante entière (phytothérapie)
- Troubles digestifs et hépato-biliaires
- Asthénies, convalescences
- Maladies infectieuses et leurs suites
- Usage externe dans les rhumatismes
- Petites insuffisances cardiaques
- L’effet de la jeune pousse est supérieur à celui de la feuille adulte dans l'hépatoprotection
Indications du bourgeon (gemmothérapie)
Indications spécifiques de l'huile essentielle (aromathérapie)
- Chémotype à camphre : maladies rhumatismales, douleurs articulaires, contractures musculaires par voie locale
- Chémotype à verbénone et acétate de bornyle : cellulite, surcharges métaboliques
- Chémotype à 1,8-cinéole : affections ORL et broncho-pulmonaires, sinusites, bronchites, asthme
- Asthénie, surmenage
- Usage externe :
Mode d'action connu ou présumé
- L’acide rosmarinique est anti-asthénique et antiviral
- Le carnosol et l’acide carnosique sont de puissants anti-oxydants (comme l’acide rosmarinique) en agro-alimentaire
- L’acide oléanolique et l’acide ursolique sont tonicardiaques
- Le camphre est antiseptique pulmonaire et stimulant cardio-respiratoire, relaxant des muscles lisses et striés, révulsif par voie externe, et légèrement anesthésiant
Formulations usuelles
Réglementation
- Pharmacopée Française liste A (feuille, sommité fleurie)
Effets indésirables éventuels et précautions d'emploi
- Plante : obstruction des voies biliaires, calculs biliaires EMA, Assessment report on Rosmarinus officinalis L., aetheroleum and Rosmarinus officinalis L., folium
- L’huile essentielle à camphre est neurotoxique et son usage par voie orale doit être évité, épileptisante, peut engendrer néphrites et gastro-entérites
- Les deux autres chémotypes sont plus sécurisants, la DL50 de l’HE du romarin à verbénone serait de 7220 mg/kg et celle du romarin à 1,8-cinéole de 8080 mg/kg [44]
- Éviter le romarin pendant la grossesse
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