Achillée mille-feuille
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Nom de la plante
Achillée mille-feuille ou Mille-feuille, Herbe au charpentier, Herbe aux coupures, Saigne-nez, Sourcil de Vénus
- Yarrow (anglais)
Dénomination latine internationale
Famille botanique
Asteraceae
Description et habitat
- Espèce cosmopolite, très polymorphe sur le plan botanique, commune dans toute l’Europe, Afrique du Nord et Amérique du Nord, Asie, terrains incultes et rocailleux, jusqu’à 2500 m d’altitude
- Tiges sillonnées de 40 à 90 cm
- Feuilles sessiles très découpées et velues
- Fleurs blanches ou roses groupées en capitules eux-mêmes regroupés en corymbes
- Fruit : akènes comprimés blanchâtres
Histoire et tradition
- Aurait servi à soigner la plaie du talon d’Achille pendant la guerre de Troie, d'où son nom
- Usage très semblable à celui de la matricaire
Parties utilisées
- Sommité fleurie
- Huile essentielle de sommité fleurie
Formes galéniques disponibles
- Teinture-mère de plante entière
- Extrait fluide
- Huile essentielle
Dosages usuels
Composition
Composants principaux de la plante
- Lactones sesquiterpéniques (guaianolides ; germacranolides ; eudesmanolides ; séco-pseudoguaianolides : achilline, achillicine, rupicolines A et B ; achillifoline, milléfine, dihydroparthénolide, bachanolide ; taurémisine, dihydroreynosine ; paulitine, isopaulitine, psilostachyine C
- Flavonoïdes (flavones et flavonols) : hétérosides d’apigénine et de lutéoline, rutine, vitexine, vicénine, orientine, isorientine, schaftoside et isoschaftoside, swertisine ; casticine, artémétine, salvigénine, népétine, cirsiliol
- Huile essentielle de couleur bleue à azulènes (synthétisés par les plants tétraploïdes 0,2 à 1 %), monoterpènes, 1,8-cinéole, ascaridol, sabinène, camphre, linalol et parfois sesquiterpènes (germacrène D, béta-caryophyllène), alpha-pinène et béta-pinène, bornéol, camphène, terpinène-4-ol, isoartémisiacétone, etc
- Coumarines et acides phénoliques
- Dérivés polyacétyléniques : ponticaépoxyde, cis-matricariester et trans-matricariester
- Petite quantité de tanins
- Composés azotés classés dans les alcaloïdes : bétaïne, choline , stachydrine (= leonucardine) et homostachydrine, achilléine (= bétonicine) [1]
Composants principaux des bourgeons ou jeunes pousses
Composants principaux de l'huile essentielle
- Monoterpènes : sabinène 10 à 15 %, béta-pinène 10 %, gamma-terpinène 5 %, alpha-pinène, limonène, para-cymène, myrcène
- Sesquiterpènes majoritaires : béta-caryophyllène 15 %, germacrène-D 5 % (pouvant aller jusqu'à 65 % [2]), alpha-humulène, trans-béta-farnésène, alpha-farnésène
- Azulènes (0,2 à 1 %) de couleur bleue, synthétisés par les plants tétraploïdes (selon spp) : guaiazulène 0,4 %, chamazulène traces, alpha-bisabolol
- Monoterpénols : terpinène-4-ol 3 %, bornéol, alpha-terpinéol, linalol
- Cétones : camphre 7 %, thujone 8 %, pipéritone, isoartémisiacétone
- Oxydes monoterpéniques : 1,8-cinéole 6 %
- Péroxydes : ascaridol (traces)
- Composition de l'HE de l'Achillée de Ligurie Achillea ligustica :
- Bornéol (3.4-20.8%), sabinol (2.1-15.5%), trans-sabinyl acétate (0.9-17.6%), alpha-thujone (0.4-25.8%), sesquiterpènes (viridiflorol) (0.7-3.6%) [3], alcool de santoline [4]
- Composition de l'HE de l'Achillée de Ligurie Achillea ligustica :
Propriétés
Propriétés de la plante
- Anti-inflammatoire [5] : les lactones sesquiterpéniques dites “amères aromatiques” (guaianolides) ont des effets anti-inflammatoires, ainsi que les flavonoïdes (kaempférol, lutéoline, apigénine) [6], antioxydant, utilisable dans les maladies neurodégénératives
- Cholérétique et anti-hépatotoxique (isorientine et schaftoside)
- Prokinétique gastrique et antidyspeptique [7], anti-ulcéreux [8]
- L’extrait aqueux est anti-ulcéreux, sans toxicité [9], par un effet anti-oxydant [10]
- Anti-inflammatoire du colon [11] et des voies biliaires, cholérétique, antispasmodique des muscles lisses intestinaux (flavonoïdes : quercétine, lutéoline, apigénine) [12], [13], effet inhibiteur sur les récepteurs muscariniques [14], inhibition de l'élastase [15] (acides dicaféoylquiniques)
- Antalgique [16]
- Hémostatique [17] (achilléine) [18]
- Réduction de l’inflammation vasculaire [19]
- Diurétique par voie orale chez le rat par activation des récepteurs B2 de la bradykinine et de l'activité des cyclooxygénases [20]
- Anti-hypertenseur (artémétine) [21]
- L’extrait hydro-alcoolique est anxiolytique [22]
- Antimutagène [23]
- Neuroprotecteur (flavonoïdes) [24]
- Emménagogue et cliniquement effet progestatif, mais effet contradictoire in vitro [25]
- Diminue la spermatogenèse chez la souris [26], diminue la fertilité chez le rat mâle [27]
- Anti-prurigineux et adoucissant local
- Activité antibactérienne et antifongique (huile essentielle et flavones)
- Activité anti-tumorale [28], (dérivés de l’acide achimillique [29], achillinine A) [30], s'oppose à la prolifération de cellule cancéreuses in vitro [31]
- Utilisable dans les mucites induites par la chimiothérapie [32]
- Anti-oestrogène par l’apigénine (flavonoïde)
- Les azulènes ne sont pas toujours retrouvés car il existe beaucoup de sous-espèces
Propriétés du bourgeon
Propriétés de l'huile essentielle
- Vulnéraire
- Cicatrisante, hémostatique
- Anti-inflammatoire
- Antioxydante, inhibition du stress oxydatif [33]
- Cholagogue, cholérétique, antispasmodique
- Anti-allergique
- Anti-bactérienne (Streptococcus pneumoniae, Clostridium perfringens, Candida albicans, Mycobacterium smegmatis, Acinetobacter lwoffii et Candida krusei) [34]
- Attention aux cétones, ne pas utiliser en usage interne
- Propriétés de l'Achillée de Ligurie Achillea ligustica All. : activité antimicrobienne et antifongique (Staphylococcus aureus, Escherichia coli, Pseudomonas aeruginosa, Candida albicans, Penicillium commune, Fusarium oxysporum, Rizoctonia solani, Aspergillus flavus)
Indications
Indications de la plante entière (phytothérapie)
- Troubles gastro-intestinaux, spasmes intestinaux, ballonnements, crampes, lenteur à la digestion
- Dysménorrhées [35], effet comparable aux antalgiques utilisés couramment (acide méfénamique)) [36], [37], efficacité de longue durée comparativement à la matricaire [38]
- Une espèce voisine, Achillea willhemsii, possède des propriétés anti-prostaglandine [39], [40]
- Colopathie fonctionnelle en raison de son effet antispasmodique sur les spasmes des muscles lisses (surtout)
- Contractures musculaires (des muscles striés)
- Diminue les récidives et le score EDSS chez les patients atteints de sclérose en plaques [41]
- Cicatrisant externe : brûlures, plaies, ulcères, hémorroïdes, leucorrhées, parodontopathies, suites d'épisiotomies [42]
- Épistaxis : placer localement dans la narine une feuille comprimée et roulée en boule
Indications du bourgeon (gemmothérapie)
Indications spécifiques de l'huile essentielle (aromathérapie)
- Coupures, blessures, acné, crevasses, rides, gerçures, eczéma
- Épistaxis par voie locale : une pommade formulée avec 1 % d’Achillea millefolium a montré une efficacité supérieure à celé du placebo pour diminuer la sévérité et la durée des saignements chez les patients présentant une épistaxis idiopathique récurrente, et ce sans effets secondaires [43]
- Dysménorrhées, prostatite
- Crampes musculaires
- Contusions, hématomes, entorses
- Névrites, névralgies
- Mucites induites par la chimiothérapie
Mode d'action connu ou présumé
- Les lactones sesquiterpéniques (qui étaient appelées “amères aromatiques”) possèdent des effets anti-inflammatoires
- L’apigénine (flavonoïde) bloque une étape de la chaîne de fabrication des oestrogènes, aussi bien dans des cellules cancéreuses en culture que dans d’autres types de cellules où la synthèse des oestrogènes est habituellement très active
Formulations usuelles
Réglementation
- Pharmacopée Française liste A (sommité fleurie)
- Activité reconnue par la Commission E allemande
Effets indésirables éventuels et précautions d'emploi
- Risques allergiques possibles aux Asteraceae telles qu’Arnica, Camomille, Souci
- Effets anticholinergiques constatés à forte dose [44]
- Selon l'EMA, l'utilisation pendant la grossesse et l'allaitement n'est pas recommandée en raison de données insuffisantes
- Interactions pharmacocinétiques :
- Non documentées [45]
- Interactions pharmacodynamiques :
- Surveillance en cas de coadministration de médicaments hormonaux chez la femme (l’apigénine peut interférer avec le métabolisme des œstrogènes)
- L'huile essentielle est neurotoxique et abortive à fortes doses
- HE interdite aux femmes enceintes, allaitantes, aux enfants et aux sujets à tendance épileptique
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