Ache des marais
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Nom de la plante
Ache des marais, céleri, ache odorante, persil des marais
Dénomination latine internationale
Famille botanique
Apiaceae (Umbelliferae)
Description et habitat
- Plante herbacée bisannuelle à tige fistuleuse fortement sillonnée, feuilles épaisses et luisantes, divisées en segments triangulaires, plus pétiolées à la base
- Sols salés et marécageux d’Europe, Afrique et Amérique
- Fleurs en ombelles, petites et blanc verdâtres, akènes globuleux
- Apium graveolens var. graveolens est l'ache des marais
- Apium graveolens var. dulce est le céleri-branche ou céleri à côtes
- Apium graveolens var. rapaceum est le céleri-rave
- Apium graveolens var. secalinum est le céleri à couper
Histoire et tradition
- D'après Lieutaghi, le nom de genre Apium proviendrait du sanscrit Apya « qui croît dans l’eau »
- Les formes cultivées constituent le céleri dont on consomme les branches ou la racine (céleri-rave)
- Utilisée sous forme du « sirop diurétique » ou « sirop des cinq racines » avec Ache, Asperge, Fenouil, Persil, Petit houx
- Au Mexique, la plante est utilisée pour traiter l'hypertension, la décoction de racine est utilisée pour réduire la production de lait chez les femmes allaitantes, au Danemark elle traite anxiété et dépression, aux Philippines, la décoction est considérée comme diurétique et emménagogue [1]
- Hypotenseur, utilisé pour l'indication d'HTA en médecine traditionnelle chinoise
Parties utilisées
- Souche radicante
- Fruits (huile essentielle), parties aériennes
- Huile essentielle de semences ou de racines
Formes galéniques disponibles
- Teinture-mère d’Apium graveolens semence (fruit)
- Teinture mère d’Apium dulce (semence)
- Huile essentielle de semences
Dosages usuels
Composition
Composants principaux de la plante
- Huile essentielle à monoterpènes : limonène majoritaire et à phthalides
- Furanocoumarines dans les racines
- Alcaloïdes
- Flavonoïdes : apigénine (flavone), apiine
Composants principaux des bourgeons ou jeunes pousses
Composants principaux de l'huile essentielle
- Graines :
- Monoterpènes : limonène majoritaire (fruits 60 à 70 %, racines 9-30 %), béta-pinène, myrcène, trans-ocimène (feuilles)
- Sesquiterpènes : béta-sélinène (10 à 30 %) et alpha-sélinène
- Phthalides (5 à 15 %) : 3-n-butylphthalide, sédanolide, senkyunolide-N, senkyunolide-J
- Éthers coumariniques : ombelliprénine, célerine, apigravine
- Nérolidol, d-carvone, cis-limonène oxyde
- Dans les feuilles :
- Esters terpéniques : acétate de cis-carvyle et acétate de trans-carvyle
- Dans les racines :
Propriétés
Propriétés de la plante
- Toute la plante est diurétique [2], [3], [4], [5]
- Augmente l’élimination de calcium urinaire, réduit le dépôt de calcium dans un modèle murin de néphrocalcinose [6]
- Utilisée sous forme du “sirop diurétique” ou “sirop des cinq racines” : Ache, Asperge, Fenouil, Persil, Petit houx
- Les fruits sont tranquillisants et sédatifs, analgésiques, anticonvulsivants par des alcaloïdes
- Prévention des maladies cardiovasculaires, effet hypoglycémiant et hypolipidémiant, hypotenseur, tonicardiaque [7]
- Hypolipidémiant [8]
- Antioxydant, piégeur de radicaux libres (acide caféique, acide p-coumarique, acide férulique, apigénine, lutéoline, tanins, saponosides, kaempférol) [9], apiine [10]
- Hépatoprotecteur, l'extrait méthanolique protège des dommages causés par des composés hépatotoxiques (paracétamol, thioacétamide) [11]
- L'apiine est anti-inflammatoire [12], mais l'extrait de graines de céleri est gastro-protecteur [13]
- Aphrodisiaque masculin et féminin ? (selon un aphorisme du Moyen-Âge, “ si la femme savait ce que le céleri fait à l’homme, elle irait en chercher de Paris jusqu’à Rome ”)
- Le céleri contient de l'androsténone (5α-androst-16-en-3-one), une phéromone présente dans l'urine et la sueur des mammifères, tout comme le panais Pastinaca sativa
- Apium graveolens augmente la stéroïdogenèse, augmente la production de progestérone et de testostérone, améliore de manière significative les fonctions de reproduction sur cellules de Leydig de souris [14]
Propriétés du bourgeon
Propriétés de l'huile essentielle
- Tonique et antispasmodique
- Stimulante hépatocytaire
- Tonique digestive, eupeptique, carminative, cholagogue
- Calmante, sédative
- Décongestionnante veineuse
- Antiseptique urinaire
- Antiparasitaire (cercaires, bilharzies) [15]
- Antipigmentaire, l’huile essentielle de céleri est traditionnellement utilisée en soins de nuit pour atténuer les taches pigmentaires (atténuerait les dépôts de lipofuscine, pigment responsable des taches brunes)
- Les phthalides sont préventifs vis-à-vis de certaines cancers gastriques chimio-induits [16], l'huile essentielle est anti-mutagène [17], [18], diminue la formation d'adduits d'ADN par l'aflatoxine B1 [19]
- Le 3-n-butylphthalide réduit l'accumulation de la protéine béta-amyloïde, avec une action potentielle sur la maladie d'Alzheimer [20]
Indications
Indications de la plante entière (phytothérapie)
- HTA en médecine traditionnelle chinoise
- Lithiases urinaires calciques et oxaliques
- Asthénie sexuelle
- Intoxications
- Toubles digestifs
Indications du bourgeon (gemmothérapie)
Indications spécifiques de l'huile essentielle (aromathérapie)
- Insuffisance hépatique et rénale
- Varices, hémorroïdes
- Asthénie, dépression, angoisse
- Insomnies, troubles nerveux
- Cystite, goutte, détoxification rénale
- Haleine fétide, petite insuffisance hépatique, flatulences
- Athérosclérose
- Taches séniles, de " vieillesse "
- Chimio-prévention du cancer
Mode d'action connu ou présumé
- Le limonène est expectorant
- Le limonène protège contre la cancérisation de la peau, du foie, du sein et du colon
- Les monoterpènes seraient cortisone-like
- Les phthalides sont détoxicants
Formulations usuelles
Réglementation
- Pharmacopée Française liste A (souche radicante)
Effets indésirables éventuels et précautions d'emploi
- Risque de phyto-photodermatoses par contact avec la plante puis exposition au soleil (présence de furanocoumarines (psoralène, xanthotoxine, bergaptène) dans les feuilles de céleri
- L'huile essentielle est déconseillée aux enfants de moins de 6 ans, déconseillée chez la femme enceinte
- Risque de photosensibilisation. Ne pas appliquer avant exposition au soleil
Références bibliographiques
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