Alcaloïdes
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Nom de la substance
Alcaloïdes
Famille moléculaire
- Composés organiques azotés (atome N) tirés des végétaux, faisant partie de leur métabolisme secondaire, dotés d'une activité thérapeutique intense
- Molécules sans doute les plus actives de toute la pharmacopée végétale. On leur doit la notion de principe actif
- Le nom d' "alcali végétal" qui fut donné aux premiers alcaloïdes connus rappelle qu'ils se comportent comme des bases et fournissent avec les acides des sels cristallisés. Ils renferment toujours des atomes de carbone, d'hydrogène, et d'azote et le plus souvent d'oxygène
- Exemples : quinine, morphine, strychnine, atropine, scopolamine, nicotine
- Ils tirent en général leur nom de celui de la plante d'origine suivi du suffixe "ine" : cocaïne, caféine, éphédrine
- Ils forment un complexe avec les tanins et cette association est souvent utile pour en maîtriser la toxicité
Source végétale
- Présents dans presque tout le règne végétal, surtout les Dicotylédones, en particulier les familles des Papaveraceae, Rutaceae, Fabaceae, Loganiaceae, Apocynaceae, Solanaceae, Rubiaceae
- On convient de ne parler de "plantes à alcaloïdes" que pour une teneur > 10% (ex. écorces de Quinquinas)
Propriétés
- Très variées et dépendantes de la molécule
Effet thérapeutique
- Action au niveau du système nerveux central : morphine du pavot Papaver somniferum, psilocybine du psilocybe Psilocybe mexicana, bêta-carbolines de l’ayahuasca Banisteriopsis caapi.
- Activité sur le système nerveux périphérique (ou végétatif), stimulante ou freinatrice des systèmes sympathique et para-sympathique : alcaloïdes atropiniques (atropine, hyoscyamine, scopolamine), principes actifs des Solanaceae : jusquiame Hyoscyamus niger, stramoine Datura stramonium.
- Anesthésiants (cocaïne), des curarisants (dans les Chondrodendron sp), des hypertenseurs (caféine) ou anti-hypertenseurs (réserpine), des antipaludéens (quinine).
- Anticancéreux : vinblastine et vincristine de la pervenche de Madagascar Catharanthus roseus.
- Irremplaçables en thérapeutique, leur dosage est fondamental, du fait de propriétés majeures.
- On retrouve des alcaloïdes expliquant les propriétés de plantes de phytothérapie plus anodines :
- Les pavines (eschscholtzine, californidine) de l’eschscholtzia Eschscholtzia californica, anxiolytique, sédatif et inducteur du sommeil.
- La vincamine de la petite pervenche Vinca minor qui augmente le débit sanguin cérébral.
- La centaine d’alcaloïdes (protopine = fumarine, corydaline) de la fumeterre Fumaria officinalis, actives sur la cholérèse hépatique.
- La boldine et ses dérivés dans le boldo Peumus boldus, antispasmodique et régulateur du flux biliaire.
- Les bêta-carbolines de la passiflore Passiflora incarnata, sédative et anxiolytique.
- On en retrouve en quantité minime dans de très nombreuses autres plantes, contribuant sans aucun doute à la richesse et à la complexité de la réaction physiologique et à l’individualisation, mais pour l’heure aucune relation n’a été établie avec certitude.
- Attention aux alcaloïdes pyrrolizidiniques de plantes qui furent considérées comme anodines, les Boraginaceae (pulmonaire Pulmonaria officinalis, consoude Symphytum officinale), certaines Asteraceae (pétasite Petasites officinalis, tussilage Tussilago farfara) et Lamiaceae (ballote Ballota nigra), qui sont potentiellement hépatotoxiques, cancérogènes et dont on doit se méfier a priori en phytothérapie, même s’ils y sont parfois présents en quantité minime.
Effets indésirables
- Toxiques dans la majorité des cas en fort dosage
- Marge thérapeutique étroite
- Attention avec les alcaloïdes sympathomimétiques (comme l’éphédrine) ou parasympatholytiques (type atropine) ou anticholinergiques (comme la protopine de la fumeterre), qui peuvent aggraver un glaucome à angle étroit, ou entrainer une rétention urinaire sur hypertrophie prostatique
Bibliographie
- Bruneton J. Pharmacognosie, Phytochimie, Plantes médicinales. Ed. Tec et Doc. 1997.
- Morel J-M. Traité pratique de Phytothérapie. Ed. Grancher. 2008.