Vipérine
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Nom de la plante
Vipérine commune
Dénomination latine internationale
Famille botanique
Boraginaceae
Description et habitat
- Plante à tige dressée de 30 à 80 cm, très florifère, entièrement hérissée de poils raides et piquants, maculée de petites taches d'un brun noirâtre
- Feuilles à une seule nervure saillante
- Fleurs disposées en nombreuses grappes. Corolle de 1,5 à 2 cm, irrégulière, rose avant son éclosion puis bleu-violacé, s'élargissant en entonnoir, 5 étamines inégales dépassant la corolle
- Très commune dans les lieux arides, champs, bords de chemins, décombres. Peut s'élever jusqu'à 1800 m
- La plante est très mellifère
Histoire et tradition
- Les étamines qui dépassent la corolle rappellent la langue d'un serpent. Le changement de la couleur des fleurs est provoqué par une baisse du taux d'acidité du suc cellulaire :
- Chez la jeune fleur, le suc est plus acide et rouge, chez la fleur épanouie et vieillissante le suc devient alcalin et bleu
Parties utilisées
- Parties aériennes
Formes galéniques disponibles
Dosages usuels
Composition
Composants principaux de la plante
- Alcaloïdes pyrrolizidiniques (échimidine) [1]
- Autre alcaloïde : échiine ou cynoglossine
- Acide rosmarinique
- Flavonoïdes (dérivés du kaempférol) [2]
- Shikonine (naphtoquinone) [3]
Composants principaux des bourgeons ou jeunes pousses
Composants principaux de l'huile essentielle
Propriétés
Propriétés de la plante
- Les fleurs sont antitussives
- Cazin la conseille comme succédané de la bourrache et de la buglosse [4]
- Les sommités fleuries écrasées, appliquées en emplâtre sur le mal blanc et les panaris donnent de bons résultats
- L'extrait aqueux à faibles doses et l'extrait éthanolique à dose plus forte ont montré des effets antidépresseurs importants chez le rat, similaires à ceux de l'imipramine, par action sur la noradrénaline et la sérotonine [5]
- On trouve des alcaloïdes même dans le miel de la vipérine [6], [7], [8]
- L'échiine ou cynoglossine possède des propriétés paralysantes curare-mimétiques mais en quantité extrêmement faible dans la plante et sans doute inoffensive
Propriétés du bourgeon
Propriétés de l'huile essentielle
Indications
Indications de la plante entière (phytothérapie)
- Emplâtre sur le mal blanc et les panaris
Indications du bourgeon (gemmothérapie)
Indications spécifiques de l'huile essentielle (aromathérapie)
Mode d'action connu ou présumé
Formulations usuelles
Réglementation
- La vipérine est inscrite à la liste B de la Pharmacopée française, celle des plantes médicinales utilisées traditionnellement dont les effets indésirables sont supérieurs au bénéfice thérapeutique attendu
Effets indésirables éventuels et précautions d'emploi
- La présence d’alcaloïdes pyrrolizidiniques est associée à une toxicité carcinogène hépatique
- Cependant, la toxicité des alcaloïdes pyrrolizidiniques dépend largement de leur activation par les enzymes hépatiques, notamment le Cytochrome P450, pour former des dérivés pyrroliques chimiquement réactifs
- Un cas d'intoxication mortelle par ingestion simultanée d'Echium vulgare et de Senecio vulgaris dans un troupeau de taureaux de combat espagnols a été décrit [9]
Références bibliographiques
- ↑ A. El-Shazly, T. Sarg, A. Ateya, A. Abdel Aziz, and S. El-Dahmy. Pyrrolizidine Alkaloids from Echium setosum and Echium vulgare. J. Nat. Prod., 1996, 59 (3), pp 310–313
- ↑ Kuruüzüm-Uz, A., Güvenalp, Z., Ströch, K., Demirezer, L. Ö., & Zeeck, A. (2004). Phytochemical and antimicrobial investigation of Echium vulgare growing in Turkey. Biochemical systematics and ecology, 32(9), 833-836.
- ↑ Dresler, S., Kubrak, T., Bogucka-Kocka, A., & Szymczak, G. (2015). Determination of shikonin and rosmarinic acid in Echium vulgare L. and Echium russicum JF Gmel. by capillary electrophoresis. Journal of Liquid Chromatography & Related Technologies, 38(6), 698-701.
- ↑ Cazin F-J. Traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigènes. Ed. de l'Envol. Mane. 1997. réédition à l'identique de l'original de 1868
- ↑ Moalem, S. A., Hosseinzadeh, H., & Ghoncheh, F. (2007). Evaluation of antidepressant effects of aerial parts of Echium vulgare on mice. Iranian Journal of Basic Medical Sciences, Vol. 10, No. 3, Autumn 2007, 189 - 196
- ↑ Michael Boppré, Steven M. Colegate, John A. Edgar. Pyrrolizidine Alkaloids of Echium vulgare Honey Found in Pure Pollen. Journal of Agricultural and Food Chemistry 2005 53 (3), pp 594–600
- ↑ Betteridge K, Cao Y, Colegate SM., Improved method for extraction and LC-MS analysis of pyrrolizidine alkaloids and their N-oxides in honey: application to Echium vulgare honeys, J Agric Food Chem. 2005 Mar 23; 53(6):1894-902.
- ↑ Boppré M, Colegate SM, Edgar JA, Fischer OW., Hepatotoxic pyrrolizidine alkaloids in pollen and drying-related implications for commercial processing of bee pollen, J Agric Food Chem. 2008 Jul 23; 56(14):5662-72.
- ↑ Moyano MR, García A, Rueda A, Molina AM, Mendez A, Infante F., Echium vulgare and Senecio vulgaris poisoning in fighting bulls, J Vet Med A Physiol Pathol Clin Med. 2006 Feb; 53(1):24-5.