Cocaïer
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Nom de la plante
Cocaïer, Coca
Dénomination latine internationale
Erythroxylum coca Lam. var. coca
Famille botanique
Erythroxylaceae
Description et habitat
- Arbuste originaire de la Cordillière des Andes
- Feuilles entières, elliptiques, vert-jaune, caractérisées par deux lignes de part et d’autre de la nervure médiane (dues à une préfoliation particulière)
Histoire et tradition
- Connue en Amérique du Sud bien avant l’arrivée des conquistadores
- L'usage serait attesté dès 3000 ans avant J.-C.
- Des preuves archéologiques attestent que la pratique de la mastication de feuilles de coca était relativement courante dans les populations préhistoriques de la côte sud du Pérou [1]
- L'extrait de feuilles de coca fut éliminé de la formule du Coca-Cola® en 1904
- Les feuilles étaient inscrites au tableau B des substances vénéneuses de la Pharmacopée (comme la cocaïne), aujourd’hui retirées de la vente en pharmacie
- La feuille de coca est reconnue depuis 2005 comme " patrimoine culturel immatériel de la Nation " au Pérou en raison de son usage traditionnel [2]
Parties utilisées
- Feuilles
Formes galéniques disponibles
Dosages usuels
Composition
Composants principaux de la plante
- Alcaloïdes : cocaïne, ecgonine (noyau tropanol que l’on retrouve dans la famille des Solanaceae)
Composants principaux des bourgeons ou jeunes pousses
Composants principaux de l'huile essentielle
Propriétés
Propriétés de la plante
- Excitant et coupe-faim
- Supprime sensations de faim, soif, froid et fatigue
- Utilisée pour la prévention du mal des montagnes [4], [5]
- La mastication traditionnelle des feuilles de coca avec des substances alcalines permet la transformation des alcaloïdes en bases libres [6]
- La cocaïne pure présente une redoutable toxicité
Propriétés du bourgeon
Propriétés de l'huile essentielle
Indications
Indications de la plante entière (phytothérapie)
- Les alcaloïdes sont peu solubles dans l’eau
- Utilisation traditionnelle : mastication des feuilles en présence de chaux ou de cendres (basiques) qui transforment les alcaloïdes en bases libres lipophiles
- Sous l’effet des bases et des enzymes de la salive, une grande partie de la cocaïne est transformée en ecgonine, à effet amphétamine-like
- Remède traditionnel préventif du mal des montagnes
- Traitement historique du mal des montagnes chez les Incas [7], effet anti-hypoxique [8]
Indications du bourgeon (gemmothérapie)
Indications spécifiques de l'huile essentielle (aromathérapie)
Mode d'action connu ou présumé
- La cocaïne est le principal anesthésique de surface naturel
- Elle a servi de modèle pour synthétiser les anesthésiques locaux actuels
- La cocaïne induit une toxicomanie :
- Elle stimule le système nerveux central, possède un effet excitant, puis dépresseur avec confusion et dépression respiratoire
- L'accoutumance survient avec un délabrement physique et mental
- Plusieurs sources attestent que l'usage traditionnel de la feuille de coca n'induit pas de toxicomanie
Formulations usuelles
Réglementation
Effets indésirables éventuels et précautions d'emploi
- L'usage de la feuille de coca semble sans danger, en administration chronique et à faible dose, la feuille de coca semble normaliser les fonctions corporelles, sans produire de toxicité ni de dépendance [9]
- La cocaïne induit une toxicomanie
- La cocaïne provoque un « flash » euphorisant, excitant sur le plan intellectuel et physique, elle aurait la réputation d’être aphrodisiaque (permettrait d’avoir des orgasmes répétés) mais elle génère une dépendance extrêmement marquée et rapide
- La cocaïne est une drogue au pouvoir addictif puissant, consommée sous forme de poudre de chlorhydrate de cocaïne généralement sniffée, plus rarement fumée ou injectée [10]
- La dépendance induit une apathie intellectuelle, un amaigrissement, des tremblements, puis des convulsions, des psychoses aiguës (paranoïa)
- L'over-dose peut provoquer un infarctus aigu ou des hémorragies cérébrales
- L'administration particulière en « sniff » entraîne des nécroses des parois nasales
Références bibliographiques
- ↑ Indriati E, Buikstra JE. Coca chewing in prehistoric coastal Peru: dental evidence. Am J Phys Anthropol. 2001 Mar;114(3):242-57. doi: 10.1002/1096-8644(200103)114:3<242::AID-AJPA1023>3.0.CO;2-J. PMID 11241189.
- ↑ Perú - 1007 1707/INC - Declaran Patrimonio Cultural Inmaterial de la Nación a los usos culturales tradicionales de la hoja de coca pdf
- ↑ T. PLOWMAN, L. RIVIER, Cocaine and Cinnamoylcocaine Content of Erythroxylum Species, Annals of Botany, Volume 51, Issue 5, May 1983, Pages 641–659, https://doi.org/10.1093/oxfordjournals.aob.a086511
- ↑ Villena Cabrera M. (ed.), Sauvain Michel (ed.). (1997). Usos de la hoja de coca y salud publica. La Paz : IBBA, 96 p. Fonds IRD [F B010057947]
- ↑ Bauer I. Travel medicine, coca and cocaine: demystifying and rehabilitating Erythroxylum - a comprehensive review. Trop Dis Travel Med Vaccines. 2019 Nov 26;5:20. doi: 10.1186/s40794-019-0095-7. PMID 31798934; PMCID: PMC6880514.
- ↑ Rivier L. Analysis of alkaloids in leaves of cultivated Erythroxylum and characterization of alkaline substances used during coca chewing. J Ethnopharmacol. 1981 Mar-May;3(2-3):313-35. doi: 10.1016/0378-8741(81)90061-1. PMID 7242114.
- ↑ Biondich AS, Joslin JD. Coca: High Altitude Remedy of the Ancient Incas. Wilderness Environ Med. 2015 Dec;26(4):567-71. doi: 10.1016/j.wem.2015.07.006. Epub 2015 Oct 23. PMID 26507611.
- ↑ Li L, Lin L, Wen B, Zhao PC, Liu DS, Pang GM, Wang ZR, Tan Y, Lu C. Promising Natural Medicines for the Treatment of High-Altitude Illness. High Alt Med Biol. 2023 Sep;24(3):175-185. doi: 10.1089/ham.2022.0139. Epub 2023 Jul 27. PMID 37504973; PMCID: PMC10516238.
- ↑ Weil AT. The therapeutic value of coca in contemporary medicine. J Ethnopharmacol. 1981 Mar-May;3(2-3):367-76. doi: 10.1016/0378-8741(81)90064-7. PMID 6113306.
- ↑ MILDECA, Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives. L'Essentiel sur... La cocaïne : une diffusion en progression, des risques méconnus [1]